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Rennes, France
@cellebrek

Biographie

Natan Kerbellec (né en 1987 en Bretagne) est un photographe autodidacte basé à Rennes. Sa passion pour l’image s’est éveillée dès l’enfance, en feuilletant les albums photo familiaux et en capturant des instants de vie avec la caméra VHS familiale. Toujours muni d’un appareil photo, qu’il soit argentique ou numérique, Natan explore le monde avec curiosité. Ses voyages à travers le globe nourrissent son regard, l’amenant à immortaliser des paysages habités, empreints de solitude et de contemplation. Il privilégie une approche minimaliste, où la symétrie et la composition épurée laissent place à l’onirisme. Influencé par le cinéma de Tarkovsky ou Kurosawa, la pensée de Jung ou encore les récits de Jack London, son travail reflète une quête intérieure, sans intention explicite, mais avec le désir de partager des instants de grâce.

Démarche artistique

Je photographie sans intention conceptuelle. Ce qui me pousse à déclencher, c’est une émotion de joie pure et silencieuse, souvent liée à un lieu ou une rencontre. Mes images naissent au fil de mes voyages et de mes dérives, lorsque je découvre un paysage, une ambiance, un détail qui entre en résonance avec mon monde intérieur. Simplement l’envie de partager cette joie intime, ce moment suspendu. Ma démarche naît simplement du désir de partager ce moment hors du temps. Mon esthétique est épurée, proche du minimalisme. Je tends vers des compositions sobres, où la frontalité, les lignes marquées et le vide laissent place au rêve. J’aime la couleur quand elle éclaire l’émotion vécue, mais je recours aussi au noir et blanc lorsque l’instant le réclame. Je travaille avec un boitier compact plein format (Sigma fp) et des focales fixes (135mm, 35mm, 15mm), qui me permettent de composer mentalement avant même de cadrer, en choisissant toujours la plus juste distance. Je cherche avant tout à rester fidèle à ce que j’ai vu et ressenti, tant à la prise de vue qu’en post-traitement. Je choisis d’imprimer mes photographies sur un papier fine art satiné et texturé (Hahnemühle Photo Rag Satin – 310g/m²). Le fini satiné me rappelle les tirages familiaux que ma mère choisissait avec soin, un détail affectif et sensible qui m’est resté. La texture du papier, elle, est essentielle à mes yeux : elle permet à l’image d’être perçue presque tactilement, comme si l’on pouvait la toucher du regard. J’aime que la photographie existe aussi comme un objet avec une présence matérielle, incarnée.

Dans la série PRESENCE, un fil conducteur s’est imposé de lui-même. En chemin, je suis souvent captivé par un élément remarquable dans le paysage — une forme, une structure, un détail — qui dégage une sorte de présence silencieuse. Ces éléments figés semblent attendre, comme en retrait du monde, et m’invitent à m’arrêter. Ils résonnent avec ce que je ressens intérieurement, sans que j’aie à les expliquer. Il y a dans leur immobilité une intensité discrète, presque invisible, qui me touche profondément.
 Mes influences sont multiples : les photographies de Koudelka et Depardon, le cinéma de Tarkovsky, Kurosawa ou Kubrick, la peinture surréaliste, mais aussi des lectures comme Jung ou Jack London. Tous m’ont transmis ce goût pour l’errance, le silence, l’onirisme et la profondeur.
 Le regard vient de l’extérieur. Je laisse mes images ouvertes, disponibles, pour que chacun puisse y projeter sa propre lecture. Mais j’espère, sans l’imposer, qu’elles réveillent une sensation enfouie, une intuition intérieure, une résonance existentielle. Si mes photos peuvent orienter — même de manière invisible — vers une contemplation de soi ou du monde, alors elles auront trouvé leur place.